lundi 30 novembre 2009

Osho - Manquer de vigilance...


Demandez le pardon pour votre manque de vigilance, pas pour votre colère et souvenez-vous, le problème réel n'est pas colère. Le problème réel est le manque de vigilance.

Aussi, la prochaine fois soyez plus vigilant. Que ce soit la colère, la haine, la jalousie, la possessivité, mille et une choses sont là... mais la vraie maladie est l'inconscience.
Ce sont toutes des facettes d'une même chose.

Un homme qui est conscient, ne se repent jamais. Quoi que ce soit qu'il n'a pas pu faire, il ne l'a pas fait. Il n'y a aucune raison de se lamenter, de se critiquer, de se sentir désolé, ce sont toutes des maladies. Aussi, lâchez cela.

C'est bien une satisfaction de l'ego. Vous faites quelque chose et ensuite vous commencez à l'améliorer dans votre tête. Cela montre simplement que vous avez fait quelque chose qui tombe en dessous de votre image d'amour propre. Vous avez été fâché et vous pensez toujours que vous êtes une personne très très bonne et que vous n'êtes jamais fâché -et pourtant vous avez été fâché. Alors, vous constatez que votre amour propre a déchu. Que faites vous? Vous vous condamnez à vos propres yeux.

Lorsque quelque chose est là, lorsque quelque chose se produit, prenez-en conscience, ne soyez jamais critique. Parce que dans ce moment de conscience, quelque chose peut être transformé. Si vous êtes vigilant, vous ferez peut-être peu de choses, vous ferez d'autres choses. Si vous êtes conscient, vous ne pourrez pas faire les erreurs que vous continuez de critiquer. Être conscient n'a jamais été quelque chose pour lequel il y a une possibilité de repentance.


Osho - Extraits de lecture sur internet



lundi 23 novembre 2009

Ah! Ton être même est le maître parfait.
Reconnaissant ta nature, porte cela en ton coeur.
Pour tous ceux qui ne l'ont pas réalisé,
Génère de la compassion,
Pour les aider à trouver cet espace pur et saint.

Invocation bouddhiste


samedi 21 novembre 2009

Jean Klein - Etre en relation, être en reliance




Être humain, c'est être relié. En tant qu'êtres humains, nous vivons en relation avec les éléments : le soleil, la lune, les pierres sur le sol et tous les êtres vivants. Mais qu'est-ce que "être relié ", "vivre en relation avec"?

En général, lorsque nous utilisons ces mots, nous voulons dire un lien de quelque sorte entre des entités individuelles, d'objet à objet, ou de sujet à objet. Le mot " relation" présuppose ici séparation, la jonction de plusieurs fractions. Cette vision fractionnelle de la notion de relation est purement conceptuelle. C'est une fiction du mental et cela n'a rien à voir avec la perception pure, la réalité, ce qui est réellement.

Lorsque nous vivons libres de toutes idées et projections, nous entrons en contact direct avec notre environnement. Pratiquement, donc, avant de pouvoir être reliés à notre environnement. nous devons d'abord savoir comment être reliés à ce qui est le plus proche de nous : notre corps, nos sens, notre mental. Le seul obstacle à une perception claire de notre nature véritable est l'idée maîtresse d'être un individu séparé, vivant dans un monde avec d'autres individus séparés.

Tout phénomène, toute existence est une expression au sein de la globalité, et toutes les variétés d'expressions n'ont un sens et un rapport qu'uniquement dans cette lumière. Etre en relation, c'est être en relation à l'intérieur du Tout. Puisqu'il n'y a pas rencontre des fractions dans le Tout, il n'y a pas d' "autre". Donc, à strictement parler, dans la relation parfaite, il n'y a pas rapport, il n'y a pas dualité - il y a seulement globalité.

Toute perception pointe directement vers notre être premier, vers la paix, le non-état naturel commun à toute existence.

Ainsi, en langage humain, être en relation c'est être en communion avec le Tout. Dans cette communion, la soi-disant présence de l'autre est ressentie comme un don spontané, et notre propre présence est une réception spontanée. Il n'y a plus sensation de manque, donc du besoin d'exister, parce que le seul fait de recevoir nous amène à notre ouverture.

Lorsque nous vivons dans l'ouverture la première impulsion est d'offrir.
Etre dans l'ouverture et dans le mouvement spontané d'offrande, c'est l'amour.
L'amour est méditation ; c'est une nouvelle dimension donnée à la vie.

Les relations sont le miroir dans lequel se reflète votre être intérieur. Soyez conscient d'être un chaînon dans la chaîne de l'existence. Lorsque vous ressentez vraiment cela, l'accent n'est plus mis sur le fait d'être un individu, et vous sortez spontanément de votre restriction. Vous ne vivez plus dans l'isolement, dans l'autonomie. Etre en relation est le pressentiment de la Présence.


Jean Klein - Qui suis-je, la quête sacrée - Editions Albin Michel





mardi 17 novembre 2009

Annick de Souzenelle - L'étreinte ou l'expérience du tout possible ...


... Un espace nouveau s'ouvre ; les deux amants s'y précipitent, émerveillés et douloureux de découvrir une cime derrière la cime atteinte, et encore une autre.

Le temps s'anéantit. D'infinis espaces surgissent, qui rendent transparents l'un à l'autre ces deux êtres défaillants et grandis l'un par l'autre ; ils font un instant l'expérience du tout possible dont la réalité fugitive n'appartient qu'au seul état de résurrection, comme si le transport amoureux les transportait en effet en amont de leur exil, ou au-delà de lui, «là où il n'y a plus ni peurs, ni maux, ni tourments, ni soupirs, mais la vie éternelle».

Ce poème, chanté pour nos défunts, ne leur est pas étranger tant ils vivent une mort à ce qui était auparavant banalisation d'un quotidien vide de l'autre pour chacun. Chacun se fait harpe entre les doigts de l'autre pour extraire des deux sons qui s'élèvent une seule musique. Les mystiques en font l'expérience ; porté au registre amoureux, cela est aussi vrai pour deux amants dont les caresses épandues sur les émergences sensibles du corps, mais aussi de l'âme, éveillent un chant, une danse, une extase! Le visage de l'autre reflète la beauté première du monde. Celui - celle - qui s'y plonge est alors revêtu de sa propre infinitude !

Plénitude de l'instant rendu capable d'éternité!

C'est parce qu'il est sauvage que ce feu est sacré.

Le sacré tient de l'archaïsme le plus pur ou des archétypes reconquis.

L'amour est le feu du souffle qui va de l'un à l'autre de ces deux pôles de vie.

Lorsqu'il est partagé dans l'étreinte, il fait tressaillir et chanter le ciel et la terre ...


Annick de Souzenelle - L'arc et la flèche, merveilles de l'Eros - Editions Albin Michel



jeudi 12 novembre 2009


B. Blin et B. Chavas - Les royaumes au delà du Moi



... La souffrance est toujours l'affaire de l'ego, aux prises avec les dynamiques psychologiques et émotionnelles qui vont des simples frustrations aux blessures archaïques les plus invalidantes.
La porte ouverte par la psychologie transpersonnelle nous invite dans les royaumes au-delà du moi, dans les espaces où le l'ego s'incline devant la majesté et l'immensité de ce qui nous crée et nous relie.
Et souvent grâce à la souffrance qui ouvre le chemin, nous pouvons effleurer la vision de l'indicible cohérence et de l'articulation parfaite de toute chose.


Bernadette Blin et Brigitte Chavas - Guérir l'ego Révéler l'être - Editions Guy Trédaniel




lundi 9 novembre 2009

John Welwood - La relation intime est une danse initiatique ...



Une relation intime est une danse de contradictions, dynamique et souvent étourdissante ; parfois délicieuse et séduisante, parfois féroce et combative, parfois énergisante et parfois exténuante.
Cette danse requiert d'être capable de se couler constamment dans des allers-retours entre des pôles opposés - entre se rejoindre et se séparer, saisir et lâcher prise, s'impliquer et donner de l'espace, céder et prendre la tête, se soumettre et rester ferme, être doux et être fort.

Ce n’est pas une danse facile à apprendre. De nombreux couples perdent rapidement le rythme, sont à contre-temps et aboutissent à une impasse dans des positions antagonistes, luttant pour la suprématie, tirant à hue et à dia, attaquant ou battant en retraite.
Ceux qui enseignent cette danse sont peu nombreux et, à mesure que les années passent, les pas de danse conventionnels que notre culture nous a appris semblent de plus en plus raides et démodés. Nous pouvons nous demander comment il est possible de danser avec grâce et puissance.

Ces allées et venues commencent dès que nous sommes attirés par une autre personne qui nous émeut. D'un côté, nous aspirons à rompre notre état séparé et à aller à la rencontre de cette personne qui représente un monde totalement nouveau et inexploré. Pourtant en même temps, nous expérimentons aussi de l'inquiétude. Aller vers quelqu'un d'autre implique certains risques importants et nous nous retrouvons en train de nous cramponner autant que nous le pouvons à cet état même de séparation que nous souhaitons surmonter. Dans notre attirance pour une autre personne, nous semblons nous dilater et nous contracter en même temps, ou du moins selon une alternance rapide.

La pratique de la méditation peut nous apprendre comment nous couler dans la danse de la relation, puisqu'elle est destinée à vaincre la fracture entre soi et l’autre - en premier lieu à l'intérieur de nous-mêmes.
En s’asseyant calmement, en suivant notre respiration tout en laissant nos pensées et sentiments s'élever et disparaître, nous commençons à surmonter la séparation entre notre propre expérience, que nous maintenons souvent à distance. Nous voyons comment la lutte pour nous accrocher à des expériences que nous aimons et pour rejeter celles que nous n'aimons pas, nous maintient coincés dans un esprit réactionnel et nous empêche d'être totalement présent. En nous libérant de cette lutte avec notre expérience, nous découvrons notre nature plus vaste qui a la capacité d'être avec ce qui est, libre de réactivité.

Dans une relation, maintenir notre assise peut signifier maintenir notre propre sens d'intégrité, face aux demandes et aux manipulations extérieures ou aux peurs et aux compulsions intérieures.
Et la pratique méditative de l’abandon des fixations mentales peut correspondre dans une relation au fait de ne pas s’enfermer dans une position fixe, quelle qu’elle soit, de ne pas transformer son ego en une forteresse solide, mais d’accepter volontiers d’adoucir son cœur, de baisser la garde et de se risquer à l’amour.

Au-delà de cela, l'amour entre un homme représente un défi sacré - d'aller au-delà de la poursuite entêtée de gratifications purement personnelles, de la guerre entre soi et l’autre et de découvrir ce qu’il y a de plus essentiel et de plus réel, de percevoir les hauts et les bas de la vie comme formant un tout. En nous aidant à nous guérir de notre aliénation de la vie, des autres et de nous-même, la relation devient un chemin sacré.

Je n'entends pas que la relation soit en elle-même et par elle-même un chemin complet pouvant se substituer à d'autres pratiques spirituelles. Mais si nous aspirons et nous nous consacrons quel que peu à nous éveiller à notre véritable nature, une relation, parallèlement à une pratique qui nous aide à y parvenir, peut alors dans ce contexte, être un moyen particulièrement puissant de nous aider à entrer en contact avec un niveau de vérité plus puissant.

Sous cet angle, les défis difficiles auxquels sont confrontés les hommes et les femmes qui unissent leurs énergies ne sont pas uniquement des épreuves personnelles. Ce sont également des invitations à nous ouvrir au jeu sacré du connu et de l'inconnu, du visible et de l'invisible, et aux vérités plus vastes, nées d'un contact intime avec le grand mystère de la vie elle-même.


John Welwood - Pour une psychologie de l'éveil - Editions La Table Ronde



lundi 2 novembre 2009

Jean Yves Leloup - Etre proche de notre désir le plus essentiel


La maladie pour les Thérapeutes d’Alexandrie vient de ce que l’homme a perdu l’orientation juste de son désir. Être malade c’est être à côté de son vrai désir, et la santé c’est être proche de son désir le plus intime, le plus essentiel.
Ce n’est pas évident de découvrir notre véritable désir, de le désidentifier du désir de notre environnement, de notre père, de notre mère, de tous ceux qui ont marqué et marquent encore notre existence. Qu’est-ce que je désire vraiment? Qu’est ce que je veux vraiment?
Si l’on peut répondre à cette question l’on ne se porte pas si mal. On va chez les Thérapeutes pour arrêter de désirer du désir des autres, pour sortir des désirs de l’environnement qui nous manipule, des désirs qui dans notre inconscient agissent à notre place, ce qui nous déséquilibre, nous rend plus ou moins schizophrène, c’est-à-dire nous sépare de notre être et de notre désir essentiel. Chez les Thérapeutes il nous est offert un lieu, un espace où on peut se poser la question : « Qu’est-ce que je désire vraiment, quelles sont les valeurs qui orientent ma vie ? »

Donc le Thérapeute prend soin du désir, des valeurs qui orientent le désir, sachant que le malaise, la souffrance viennent de ce qu’on est coupé de son désir, coupé de son être essentiel. Le malheur c’est d’avoir perdu cet espace de silence et de liberté à l’intérieur de soi.

Peut-être vivons-nous dans l’espace-temps pas seulement pour «faire», pour produire, pour agir, mais aussi pour prendre conscience de cet espace intérieur, de cette liberté.

Si savoir ce qu’on désire, retrouver son désir le plus essentiel, le plus intime est important, il y a aussi dans l’homme un désir qu’aucune chose désirable ne peut combler. La guérison sur ce chemin – si on peut parler de guérison – est d’assumer le manque, d’accepter qu’il y ait en nous un désir qui ne sera jamais comblé.
Il y a en nous un désir d’infini qui est fait pour l’infini. Et il faut cesser de demander l’infini aux êtres finis, cesser de demander à cet homme, à cette femme d’être tout, parce qu’ils ne sont pas tout. Être adulte c’est assumer le manque. Non pas chercher à le combler, mais savoir que si on le comble on risque d’être dans une illusion, et plus tard de souffrir d’amertume et de déception lorsqu’on découvrira l’illusion.

Les Thérapeutes veille sur les « pathologies ». Dans la tradition chrétienne, cela donne le mot «passion». On est dans une démarche où il s’agit d’observer les passions, les émotions, les impulsions qui nous habitent. Pas pour les détruire, pas pour les nier, mais d’abord pour les observer et pour s’en désidentifier. Il peut y avoir de la colère en nous, mais nous ne sommes pas cette colère. Il peut y avoir de la jalousie, mais nous ne sommes pas cette jalousie. Il s’agit d’observer les émotions, les pulsions, les passions qui nous animent et qui peuvent provenir d’événements du passé qui se projettent sur le présent, et être libre de ces émotions, de ces pulsions, de ces passions.
Les Thérapeutes appellent cela le «soin éthique». Prendre soin de son éthique, c’est prendre soin de sa liberté, prendre soin de ce qui, en nous, est libre des émotions et des passions – c’est-à-dire prendre soin de son Être. C’est prendre soin de la liberté qui est en nous, liberté à laquelle on ne croit d’ailleurs plus tellement, tellement on est conditionné par notre passé, nos mémoires, notre environnement, la société dans laquelle on est. C’est prendre soin de ce qui en nous est inconditionné. C’est à partir de cette liberté que la guérison va pouvoir opérer.

La thérapie est donc une voie de connaissance. Nous avons perdu la connaissance de la réalité parce que sur cette réalité nous projetons sans cesse notre mémoire, notre passé, et nous ne voyons pas les choses telles qu’elles sont. Le thérapeute a pour fonction d’aider la personne souffrante à retrouver la vision juste des choses, à voir clair. Lorsque nous sommes malades et malheureux nous ne voyons pas le sens de ce qui nous arrive. On peut souffrir, on peut avoir mal, mais si on peut donner du sens à cette souffrance, on souffre moins. A travers les expériences de la maladie, les expériences de la souffrance physique ou psychique, il peut y avoir un travail intérieur qui se fait, et cela doit être écouté et accueilli.

Jean Yves Leloup - Les Thérapeutes d'Alexandrie - Extraits d'un texte publié sur internet