dimanche 26 décembre 2010

Nous naissons à chaque instant...


Dans le bouddhisme, nous disons que la vie et la mort sont l’apparition d’une pensée et la disparition de cette pensée. Apparaître et disparaître ; des pensées viennent et vont… Voilà ce que l’on appelle « la vie et la mort ».

Une pensée apparaît, c’est ce que nous appelons «la vie». Une pensée disparaît, c’est ce que nous appelons «la mort». Cela signifie que nous naissons à chaque instant et que notre vie est sans cesse renouvelée.

Malheureusement, entre la vie et la mort, entre deux pensées, nous interposons notre ego. De cette manière, nous percevons à la fois la vie et la mort. Le point de vue de notre ego intervient pour que nous soyons contents de la vie et que nous haïssions la mort. C’est cela qui nous bouleverse.

Ce n’est rien d’autre que le point de vue de notre ego.


Sekkei Harada - L’Essence du Zen, entretiens sur le Dharma à l’attention des Occidentaux - Editions de l’Eveil -


mercredi 22 décembre 2010

Osho - Etre conscient et harmonieux, extatique et compatissant



La santé n'est pas uniquement un phénomène physique. Cet aspect est seulement l'une de ses dimensions et l'une des dimensions les plus superficielles parce que fondamentalement le corps va mourir, sain ou malsain, il est momentané.

La « vraie » santé se produit quelque part en vous, dans votre subjectivité, dans votre conscience, parce que la conscience ne connaît aucune naissance, aucune mort. Elle est éternelle.

Que veut dire être sain dans la conscience ? C’est d'abord être conscient, puis être harmonieux, ensuite être extatique et enfin, être compatissant. Ce sont les quatre piliers de la santé intérieure.

Danser, chanter, vous réjouir peut vous rendre plus harmonieux. Il y a un moment où le danseur disparaît et seule la danse demeure. Dans cet espace rare, une harmonie est ressentie. Lorsque le chanteur est complètement oublié et seul reste le chant ; lorsqu'il n'y a aucun centre qui fonctionne et seul reste le chant ; lorsqu'il n'y a aucun centre fonctionnant en tant que "Je" et que vous êtes dans un flux, cette conscience fluide est Harmonie.

Être conscient et harmonieux crée une possibilité pour l'extase de se produire. L'extase signifie la joie ultime, inexprimable. Aucun mot n'est adéquat pour indiquer quoi que ce soit à son sujet et lorsque l'on a atteint à l'extase, lorsque l'on a connu l'ultime sommet de la joie, la compassion découle naturellement. Lorsque vous avez cette joie, vous aimez la partager, vous ne pouvez pas éviter de partager, partager est inévitable. C'est la conséquence logique de posséder. Cela commence à déborder, vous n'avez rien besoin de faire. Cela commence à se produire de lui-même.



dimanche 12 décembre 2010

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Jean Yves Leloup - Le bien-être est déjà là ...



Un bon thérapeute ne regarde pas "seulement" la maladie, mais aussi tout ce qui est en bonne santé chez un malade. L'expression « prendre soin de l'Etre », chez les thérapeutes d'Alexandrie, peut sembler paradoxale. Elle revient à dire : «soigner Dieu dans l'autre». Soigner Dieu ?... Qu'est-ce que cela peut bien signifier ?
Soigner Dieu dans l'autre, c'est croire et expérimenter que l'autre va guérir à partir du point de santé qui est en lui. Quand on parle de la nature de bouddha en nous, il s'agit de ce quelque chose en nous qui n'est pas malade, déjà éveillé, non né, non conditionné.
Nous sommes déjà sauvés, déjà guéris, en bonne santé, mais nous ne le savons pas, nous n'en faisons pas l'expérience. L'expérience du salut (soteria), c'est l’esprit saint en nous.

Ce n'est pas le médecin qui guérit, mais la nature. Le thérapeute, quel qu'il soit, met la personne qui souffre dans les conditions qui permettront à la nature de la soulager.
C'est l'Etre qui guérit de l'intérieur. Cela suppose de la part du thérapeute, ou de celui qui est sur un chemin spirituel - celui qui travaille au bien-être de tous les vivants - de savoir que le bien-être est déjà là, ce n'est donc pas lui qui l'apporte.

Nous devons nous le répéter chaque fois que nous soignons quelqu'un : nous n'allons pas guérir la personne, nous allons simplement créer les dispositions les plus favorables pour que puisse opérer ce qui est sain en elle.
Ce n’est pas nous qui allons apporter ce qu'il y a de plus précieux, car cela se trouve déjà dans la personne. Il y a au milieu de nous quelqu'un que nous ne connaissons pas ; il y a au cœur de nous une dimension de vie, de plénitude, de paix, que nous n'avons jamais goûtée.

Cette considération nous permet de soigner les autres sans désespérer, car le désespoir nous guette sur ce chemin. Quand on voit toutes les souffrances du monde, on se dit qu'on n'y arrivera jamais! Il faut pourtant croire que la santé sera la plus forte, que le bonheur aura le dernier mot ; mais cela suppose une certaine expérience de l'Éveil ou de la libération (soteria) chez celui qui accompagne une personne qui souffre.


Dans la tradition chrétienne, on parle de l'esprit du Christ, de la nature du Christ, de l'être du Christ: «Là où je suis, je veux que vous soyez aussi ... Tout ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites.»

C'est parfaitement clair : quand on fait quelque chose à quelqu'un, on ne le fait pas seulement à ce quelqu'un qui est là, on le fait aussi au Christ qui est en lui, qui est son "Je Suis" essentiel.
Tout être, quel qu'il soit, est porteur de la nature du Christ, de la nature divine. Dans tout être il y a cette Présence de ce qui est libre, de ce qui est sauvé ; on peut alors agir sans être désespéré : quand on fait quelque chose de l'extérieur, cela "coopère" aussi de l'intérieur.

D'où l'importance de la prière dans tous les actes que l'on pose, appeler chez l'autre la Présence, le réveil de son Esprit, parce que c'est de l'intérieur qu'il peut être guéri. Face à certaines maladies mentales difficiles, douloureuses, on sait qu'on ne peut rien de l'extérieur ; tout ce qui est dit ou fait risque au contraire de conforter le délire. Mais on peut appeler à l'intérieur de celui qu'on accompagne, l'Être qui sait le guérir et le sauver : cette forme de prière s’appelle l’intercession.


Jean Yves Leloup - La montagne dans l'océan - Editions Albin Michel



mercredi 8 décembre 2010

Jean Yves Leloup - Pour qui fleurit la rose ?



Méditer comme une montagne ?!


Etre assis comme une montagne, c'est "changer de temps" : la nature vit à un autre rythme. Nous pouvons avoir l'éternité derrière soi, devant soi et si nous nous tenons bien au centre, nous aurons l'éternité en nous mêmes. C'est là que nous pouvons prendre racine.

Méditer comme une montagne change le rythme des pensées et surtout du jugement. Il s'agit d'être ce que l'on est "par tous les temps" et de permettre aux saisons de passer, de nous éroder ou de nous faire fleurir. Voir sans juger, donner le droit d'exister à tout ce qui pousse, roule, rampe et court sur la montagne ; ainsi devient-on inébranlable quel que soient les coups, les railleries ou les extases des passants.

Si la montagne peut donner le sens de l'Eternité, le coquelicot enseigne la fragilité du temps : méditer c'est connaître l'Eternel dans la fugacité de l'instant, c'est fleurir le temps qu'il nous est donné de fleurir, aimer le temps qu'il nous est donné d'aimer, gratuitement, sans pourquoi, car .... pour qui fleurissent les coquelicots ?

La rose fleurit parce qu'elle fleurit, sans pourquoi ..."

Jean Yves Leloup - La montagne dans l'océan - Editions Albin Michel


samedi 27 novembre 2010

André Gorz - Ce lien invisible, cette expérience fondatrice ....

André Gorz (1923-2007) était écrivain, journaliste et philosophe. En 2006, il publie un dernier livre, une lettre d'amour adressée à sa femme Dorine. En novembre 2007, atteinte d'une maladie très grave, Dorine et lui se suicideront dans leur maison.


.... "Tu viens juste d'avoir 82 ans. Tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait 58 ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Récemment je suis retombé amoureux de toi une nouvelle fois et je porte de nouveau en moi un vide dévorant que ne me comble que ton corps serré contre le mien.

... Rien ne peut rendre compte du lien invisible par lequel nous nous sommes sentis unis dès le début. Nous avions beau être profondément dissemblables, je n'en sentais pas moins que quelque chose de fondamental nous était commun, une sorte de blessure originaire, une "expérience fondatrice" : l'expérience de l'insécurité.
La nature de celle-ci n'était pas la même chez toi et chez moi. Peu importe : pour toi comme pour moi elle signifiait que nous n'avions pas dans ce monde une place assurée. Nous n'aurons que celle que nous nous ferons. Nous avions à assumer notre autonomie et je découvrirais par la suite que tu y étais mieux préparée que moi."



André Gorz - Lettre à D. Histoire d'un amour - Editions Galilée




jeudi 11 novembre 2010


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Jean-Marc Mantel - Regarder, un art de laisser venir ....


Le regard que nous portons sur notre existence est déterminant quant à notre manière de la vivre.

Nous pouvons voir qu'il est le plus souvent teinté de jugements, d'opinions, qui tendent à nous faire vivre dans la croyance que notre existence n'est pas bien telle qu'elle est, qu'elle devrait être différente, et que si elle était différente, nous serions plus heureux.

Notre notion du bonheur est ainsi dépendante des circonstances de notre existence. Que ces circonstances viennent à changer, et le bonheur nous quitte aussi. Il s'agit là d'une croyance. Il n'est pas nécessaire de considérer cette croyance comme étant la réalité.

Nous parlons de regarder, mais savons-nous seulement regarder ? Savons-nous savourer avec nos sens ce qui est perçu? Savons-nous accueillir ce qui nous entoure sans nous défendre et réagir? Si nous ne le savons pas, c'est que nous ne savons pas ce que signifie regarder.

Le regard lui-même n'est jamais problématique. Il est l'outil de perception, cela qui permet que la perception ait lieu. Sans regard, peut-on percevoir ?

Regarder est tout un art. C'est un art de laisser venir en nous les perceptions, sans s'enfermer dans un jugement ou dans une opinion. Lorsque nous nous enfermons dans de telles réactions, nous ne sommes plus alors dans le regard lui-même, mais absorbé dans les processus mentaux.

Voir cela, c'est déjà s'en extraire. S'en extraire, c'est habiter une qualité de regard affranchie de l'asservissement à la pensée. Un regard affranchi de l'asservissement à la pensée est la racine de la méditation. Il est méditation.


Jean-Marc Mantel - Changer le regard porté sur sa vie - Extrait article paru dans la revue "Recto-Verseau"




samedi 30 octobre 2010

Dominique Baumgartner - L'énergie du désir conscient

Dominique Baumgartner est coach, thérapeute, superviseur et conférencière. Elle dirige et anime un cycle de formation au Coaching thérapeutique. Son livre rassemble l'ensemble de sa pensée à ce sujet.


L'énergie du désir ne s'embarrasse pas de la notion de choix elle lui préfère celle de l'orientation.
.... J'ai pu constater que la question du choix est la manifestation d'un encombrement intellectuel, là où l'énergie du désir est déniée.

Que nous soyons dans l'ignorance ou dans le contrôle de ce désir, le choix demeure une alternative, une dynamique d'opposition « ça ou ça » qui nous fait vivre les affres du renoncement, donc de la perte.

Le propre de l'énergie du désir conscient est de nous rassembler : le corps, le cœur et la tête sont alignés et nous rendent prompts à l'action : notre énergie est orientée.

A l'inverse, quand la tête contrarie le cœur ou le corps, l'énergie réprimée nous incline à la procrastination: «Je ne sais pas quoi faire » ; « Si seulement je connaissais quel est le bon choix » ; « Qu'est-ce que je dois choisir »...


Dominique Baumgartner - Coaching, une psychologie de l'Eveil pour les acteurs en entreprise - Extrait
www. cree-coaching.com




samedi 23 octobre 2010

Christiane Singer - Ce qui est ....



JE n'existe pas. TU n'existes pas. Ce qui existe, et dans quelle lumière! c'est ce qui s'est tressé entre nous, ce qui est filé entre nos deux quenouilles, la relation, l'entre-nous.

Ce qui n'est pas, c'est toi et moi - séparés - ; ce qui est, c'est tout ce qui nous relie, tout le champ fluctuant entre nos consciences, cette intensité, cette immensité que nous partageons, cette immensité tendue comme une vaste voilure entre Dieu, les choses et les êtres.

Ce qui n'est pas, c'est l'océan et la terre - séparés - ; ce qui est, c'est la grève où ils se rencontrent, les tapis de sable qui roulent et déroulent sans se lasser leurs vagues, l'espace de leurs jeux violents et doux.

Ce qui n'est pas, c'est le pêcheur et sa barque - séparés - ; ce qui est, c'est la partance et le désir et le vent qui ensemble les fait voguer.

Les entités, les choses, les êtres n'existent pas ; ce qui existe, c'est le souffle qui les mêle et les soulève.


Christiane Singer



samedi 16 octobre 2010



"Il y a en moi un lieu où je vis seule;
c'est là que se renouvellent
les sources qui ne tarissent jamais."


samedi 9 octobre 2010


Le soleil de minuit est l’ultime passage,
l’ultime purification qui nécessite d’aller en conscience
à la rencontre de notre être de lumière
pour renaître au monde dans l‘Amour.




A toi, Claire ...

La vie est sacré ...
La mort n'est jamais un échec.

Toute personne qui quitte la vie
passe le témoin à d'autres.
Nous ne choisissons pas notre destin,
ni encore moins nos maladies et notre mort.
Nous avons par contre, le choix du niveau auquel nous allons le vivre :
le refuser ou l'épouser.
S'accomplir est de dire, Oui à ce qui est.

"Si j'ai occupé dans la vie de certains une place lumineuse,
le sens de l'aventure est désormais de la remplir vous-mêmes :
soyez ce qu'en moi vous avez aimé.
Gardons vivant ce que nous avons frôlé ensemble de plus haut.

Alors amis, entendez ces mots que je vous dit là
comme un appel à être vivant ;
à être dans la joie et à aimer immodérément.
"

Marie de Hennezel ; Christiane Singer
Extraits



vendredi 1 octobre 2010

Christiane Singer - Et je reste là et je regarde...


... Après avoir traversé une existence très préservée, très occupée à éviter les naufrages, toute cette adresse à passer entre les catastrophes, entre les blessures. Et subitement, après quinze ans de mariage, l’arrivée d’une autre femme, l’arrivée dans une existence préservée d’un autre être, qui du jour au lendemain détruit l’univers que vous vous étiez construit.

Et la traversée, pendant deux ans, trois ans, de la solitude, de l’abandon, dans un pays étranger, dans un village au bout du monde. Et la rencontre du travail de Dürckheim et d’une remarquable femme, son élève, qui travaillait avec la voix.

Alors que j’attendais d’elle qu’elle me donne la force de faire mes bagages, et de partir avec mes fils, elle m’a dit : « Tu restes là, assise au milieu du désastre, là ".

Tout le travail que j’ai fait par la suite avec le corps, avec la présence au monde, aux choses, cette leçon, non seulement d’accepter l’inacceptable, mais d’y entrer, d’y établir ses pénates, entrer dans le désastre, à l’intérieur, et y rester, y rester ! Non pas fuir, mais oser rester, à l’endroit où je suis interpellée, à cet endroit où tombent tous les masques, où tout ce que je n’aurais jamais pu croire s’avère être en moi, tous les démons, toute l’ombre. Les paroles éclatent et tous les démons déferlent dans la vie, la jalousie, l’envie de meurtre, l’autodestruction. Et je reste là et je regarde...

... Nous connaissons dans notre Occident deux voies quand nous sommes dans un état d’étouffement, d’étranglement. L’une c’est le défoulement, c’est crier, c’est exprimer ce qui était jusqu’alors rentré. Il y a de nombreuses formes de thérapies sur ce modèle et c’est probablement, en son lieu et place, quelque chose de très précieux, pour faire déborder le trop plein. Mais au fond, toute l’industrie audiovisuelle, cinématographique, est fondée sur ce défoulement, cette espèce d’éclatement de toute l’horreur, de tout le désespoir rentré, qui en fait le prolonge et le multiplie à l’infini.

L’autre réponse, c’est le refoulement : avaler des couleuvres, et devenir lentement ce nid de serpents sur deux pattes, avec tout ce que ces vipères et couleuvres avalées ont d’effet destructif sur le corps et l’âme.

Et le troisième modèle qui nous vient d’Extrême-Orient et qu’incarnait Dürckheim : s’asseoir au milieu du désastre, et devenir témoin, réveiller en soi cet allié qui n’est autre que le noyau divin en nous.

J’ai rencontré voilà quatre jours, en faisant une conférence à Vienne, une femme. Et c’est une belle histoire qu’elle m’a racontée qui exprime cela à la perfection. Elle me disait à la perte de son unique enfant, avoir été ravagée de larmes et de désespoir, et un jour, elle s’est placée devant un miroir et a regardé ce visage brûlé de larmes, et elle a dit : « Voilà le visage ravagé d’une femme qui a perdu son enfant unique », et à cet instant, dans cette fissure, cette seconde de non identification, où un être sort d’un millimètre de son désastre et le regarde, s’est engouffrée la grâce. Dans un instant, dans une espèce de joie indescriptible, elle a su : « Mais nous ne sommes pas séparés », et avec cette certitude, le déferlement d’une joie indescriptible qu’exprimait encore son visage. C’était une femme rayonnante de cette plénitude et de cette présence qu’engendre la traversée du désastre.

Il existe, paraît-il, dans un maelström, un point où rien ne bouge. Se tenir là ! Ou encore, pour prendre une autre image: dans la roue d’un chariot emballé, il y a un point du moyeu qui ne bouge pas. Ce point, trouver ce point. Et si un seul instant, j’ai trouvé ce point, ma vie bascule, dans la perspective de la grande vie derrière la petite vie, de l’écroulement des paravents, de l’écroulement des représentations. Un instant, voir cette perspective agrandie...


Christiane Singer - Extraits de son livre : Du bon usage des crises - Editions Albin Michel -



samedi 18 septembre 2010

Svami Prajnanpad - Qu'est-ce que le mental?


Le mental est ce qui vous éloigne de la Réalité, de l'objet. Quand vous vous abandonnez au mental, vous vivez dans l'erreur et donc dans la peine. Le mental ne vous mène jamais à l'objet. Il vous en éloigne toujours.

Aussi, il vous faut annihiler le mental si vous voulez vivre dans la réalité. C'est-à-dire, vous devez entièrement vous orienter vers le Ici et Maintenant. Être libre du mental, c'est vivre dans la Vérité. Si votre mental va à Hyderabad et pense aux conditions favorables qui s'y trouvent, cela prouve que vous ne voyez pas que Jamshedpur est différent de Hyderabad. Ce que l'on obtient dans un endroit, on ne le trouve pas dans un autre. Comment peut-on dire que le mental cache la Réalité? C'est parce qu'il prend la place de la Réalité.

Le mental n'est rien d'autre qu'une illusion qui vous éloigne de vous-même. A tout moment demandez-vous: « Qu'est-ce que je veux ici et maintenant?» « Qui suis-je dans cette situation?» Ce que vous voulez être, vous l'êtes déjà. Le désir c'est ce qui vous pousse à agir. Le forgeron veut forger. Le mental forge à la perfection. Mais la plupart des gens ne savent pas ce qu'ils veulent. Ils gaspillent leur énergie et n'obtiennent pas ce qu'ils prétendent vouloir. Vous n'êtes pas le corps ni le mental seulement. Vous pouvez accorder une certaine attention au corps mais pas toute votre attention. Le corps et le mental sont vos deux instruments. Si l'un des serviteurs domine le maître, quel spectacle désolant!

Le mental crée son propre monde d'irréalité. Chacun crée son propre monde et donc le monde de chaque homme est différent. Et ce monde change pour le même homme d'un jour à l'autre, même si l'homme ne change pas d'endroit. Comme chacun crée son propre monde; cela ne vaut donc pas la peine de se disputer avec autrui. On doit accepter, s'ajuster, s'adapter à ce qui est, c'est-à-dire, au monde qu'autrui a créé pour lui-même.

Sortez de votre coquille. Soyez à l'aise, naturel. Le monde dans lequel vous vivez et celui avec lequel vous entrez en contact sont également «vôtres». Ayez le sentiment que toutes les choses sont à vous et acceptez-les. Dites oui à tout. Ne refusez rien et encore moins quelque chose qui se trouve en vous-même.

Le mental a tendance à fuir la réalité. Nous voyons une rivière et nous disons qu'elle fait des zigzags. Mais qu'est qu'une rivière? Simplement de l'eau. Prenez de l'eau dans vos mains et Voyez si elle fait des zigzags. Non. C'est le lit de la rivière qui fait des zigzags. Cependant le mental dit que la rivière fait des zigzags. Le mental prend toujours l'apparence pour la réalité.

Comment distinguer l'apparence de la Réalité'? Nous disons qu'un homme est de Madras, qu'un autre est du Bengale. Mais leur essence à tous deux c'est d'être des hommes. Le mental ne voit pas cette réalité sous-jacente, cette unité sous-jacente. L'apparence l'en éloigne. Il voit des vêtements différents et leur donne des noms différents. Comment pouvons-nous savoir que nous voyons l'apparence ou la réalité? Si nous éprouvons un sentiment d'unité, c'est que nous voyons la réalité. Si nous avons l'impression d'être séparé de ce qui nous entoure c'est que nous voyons l'apparence.

La différence est uniquement dans l'apparence. Éventuellement, ces deux hommes sont pareils et il n'y a pas d'antagonisme. Quand nous les séparons l'un de l'autre, immédiatement un conflit surgit. L'émotion apparaît. L'apparition de l'émotion est le test de l'intrusion du mental. Aussi évitez l'émotion. Voyez l'unité, non la séparation.


Entretiens avec Svami Prajnanpad - Editions Accarias L'originel -




samedi 11 septembre 2010

Svami Prajnanpad - Le verbe «être» au présent, voix de la vérité



Pratiquement parlant, qu'y a-t-il? Qu'est-ce que la réalité?
C'est ce qui est, ce que vous voyez, ce que vous sentez mais que vous n'acceptez pas. Les idées ne sont pas la réalité:. Quand une idée se forme, elle devient abstraite et s'écarte de ce qui est réel ou vrai. Il faut éviter les abstractions. Voir directement ce qui est.

Voir ici et maintenant, c'est contempler, non s'échapper dans l'imagination ou des théories, ce qui est de l'intellectualisme pur et simple, à ne pas confondre avec l'intellectualité. Les idées si belles soient-elles, ne remplacent pas la réalité. Celle-ci doit être vue, et non être un objet de pensée ou de discussion.

S'il est nécessaire d'agir, engagez-vous dans l'action. Agissez de votre mieux, de façon à ressentir en vous-même: «Oui, j'ai fait de mon mieux, oui, j'ai fait tout ce que je pouvais faire ».


Le verbe «être» au présent c'est la voix de la vérité. Le conditionnel passé «j'aurais dû» est la voix de l'illusion. Acceptez ce qui est et essayez de comprendre plutôt que de souhaiter que ce soit différent.

La vérité fondamentale c'est que toutes les choses sont différentes et aussi changeantes. Percevez donc cette différence et ce changement et adaptez-vous en conséquence. Quand vous pouvez-vous adapter à tant de choses, vous devenez vous-même unique et tout devient Brahman.

C'est seulement votre petit moi qui crée des conflits. Dépassez ce petit moi et vous trouverez une paix qui dépasse l'entendement.



Svami Prajnanpad - Entretiens avec Arnaud Desjardins - Editions Accarias L'Originel




lundi 6 septembre 2010


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Alexandre Jollien - Tirer sur un brin d'herbe ?!...

Alexandre Jollien est écrivain et philosophe. Il partage sa recherche sur son site internet.

Je viens d’entendre ce proverbe zen : « Rien ne sert de tirer sur un brin d’herbe pour le faire pousser… »

Devant nos travers, face à la rémanence des passions, nous voulons peut-être arracher une fois pour toutes les mauvaises herbes.

De même, par souffrance, tentation est grande de vouloir accélérer les choses, provoquer le destin. A l’égard d’autrui, c’est pareil ! Celui que nous ne trouvons pas assez affectueux, nous le pressons de l’être. Le colérique nous trouve impatient et c’est nous qui nous mettons bientôt en colère.

Ne pas tirer sur un brin d’herbe pour le faire pousser, c’est peut-être respecter sans passivité le rythme propre de chaque chose et tout mettre en œuvre pour profiter de chaque occasion et savourer la vie à chaque étape.

Alexandre Jollien - www.alexandre-jollien.ch


vendredi 3 septembre 2010



Il y a de l'agitation ?!
Etre dans l'attention.
Comment je ressens en moi cette énergie différente.
En prendre conscience.

Dans la méditation, des pensées surgissent ?
Ce ne sont que des pensées.
L'invitation est à pratiquer,
de manière détendue, pour faire l'expérience avec l'intimité.
Il n'y a rien à transformer
simplement être dans la connaissance intuitive immédiate...


Patricia Genoud - Pratique de la méditation Vipassana


lundi 30 août 2010

Wayne Liquorman - Dans l'œil du cyclone règne l'acceptation...


... Tout autour il y a le tumulte tourbillon de la vie, mais dans l'œil du cyclone règne la paix, la quiétude. L'acceptation dont je parle est synonyme de cette paix et de cette quiétude.

Peut-être avez vous remarqué que l'acceptation est imprévisible. Vous ne pouvez la provoquer vous-même! En dépit de vos meilleures intentions, de vos plus valeureux efforts, l'acceptation a le chic pour vous glisser entre les doigts. L'acceptation survient, comme le fait la non-acceptation. Elle survient. L'acceptation peut surgir à tous instants et sans avertissements, sans préparation.Vous ne pouvez la fabriquer. Et reconnaître que vous ne pouvez la fabriquer, est en soi l'acceptation.

Tout est conscience. Tout ce qui se produit ne peut être autrement. Ceci n'est pas pour dire que cela ne vas pas changer dans la minute qui suit. Mais en cet instant précis il ne peut en être autrement. Et reconnaître cela est acceptation, la reconnaissance que ceci est, est la paix.

Cela n'a rien à voir avec l'approbation. Je ne suis pas en train de dire que vous devez aimer ce qui se passe. L'acceptation peut embraser quelque chose de tout à fait horrible, de tragique, de douloureux. Et au milieu de l'horreur, de la douleur, il peut y avoir la paix. Et la paix se trouve dans l'acceptation, dans la reconnaissance que cela est, en cet instant.

Quand l'acceptation se produit, nous disons que c'est la Grâce. Cette compréhension, cette acceptation, cet arrêt de l'implication, cette paix, est la Grâce...


Wayne Liquorman - L'accueil de l'évidence (
Extrait) - Editions Accarias L'originel


vendredi 27 août 2010

Aucune réaction ni évaluation....


Le Bouddha ne prononça que quelques paroles, mais elles contenaient tout l'enseignement : «Quand vous regardez, il ne doit y avoir rien d'autre que regarder ; quand vous entendez, rien d'autre qu'entendre ; quand vous sentez, goûtez, touchez, rien d'autre que sentir, goûter, toucher. Quand vous connaissez, rien d'autre que connaître. »

Quand un contact se produit par l'une des six bases d'expérience sensorielle, il ne devrait y avoir aucune évaluation, aucune perception conditionnée. Dès que la perception commence à estimer une expérience bonne ou mauvaise, notre vision du monde est déformée nos vieilles réactions aveugles. Pour libérer l'esprit de tout conditionnement, il faut apprendre à cesser d'évaluer le critère de réactions passées et à être conscient, sans évaluer ni réagir.


Extrait du commentaire du Dhammapada - Enseignements du Bouddha


mardi 24 août 2010

Leo Hartong - Lorsque toute tentative cesse, l'acceptation totale est là...



Acceptation, amour inconditionnel et félicité, autant de mots magiques bien connus de la plupart de ceux qui empruntent le chemin spirituel. Comme la plupart des mots, leur nature est quelque peu ambiguë. Séduisants, ils engendrent aussi d'immenses espérances. Ce sont là des choses que nous désirons mais qui, en même temps, peuvent paraître inaccessibles.

Je me souviens que dans mon enfance, on me disait que pour attraper un oiseau il fallait lui mettre du sel sur la queue. J'étais trop jeune pour me rendre compte que si je parvenais à le faire, c'est que j'avais déjà attrapé l'oiseau. Le même genre de paradoxe est inhérent aux concepts dont il est question dans ce texte.
Par exemple, on ne peut parvenir à l'acceptation totale en s'échinant à changer les choses. Une telle tentative implique que nous n'acceptons pas ce qui est. Lorsque toute tentative cesse, l'acceptation totale est là et l'oiseau est déjà attrapé. Souvent les chercheurs ignorent ce paradoxe et continuent d'essayer avec l'espoir ou la conviction que si l'on parvient à accepter totalement ce qui est, la réalisation s'ensuivra et qu'en conséquence, on connaîtra l'amour inconditionnel et la félicité.

Cet univers entier est le rêve du Soi. Notre identité est un point de référence conceptuel sur un continuum qui est le Soi profond. Et lorsque nous utilisons des mots comme amour inconditionnel, félicité et acceptation, nous cherchons à saisir nos propres mains.
Il y a une croyance parmi les chercheurs selon laquelle l'acceptation peut mener à la réalisation, la clarté et l'illumination. La vérité, c'est que le «moi» qui tente de se montrer «acceptant» ne peut jamais attraper l'oiseau.

L'acceptation totale est ce qui est ici même, en l'instant même, et non quelque chose que l'on peut accomplir dans le futur.
L'acceptation ne conduit pas à la clarté ; elle est la clarté que tout ce qui est ne peut être en aucune façon différent.
Les choses peuvent être apparemment différentes de ce qu'elles étaient, mais elles ne peuvent jamais être différentes de ce qu'elles sont. Tous les efforts en vue d'acquérir davantage d'acceptation, d'amour ou de félicité ne sont que l'illusion de l'ego essayant de s'accréditer en tant que protagoniste solide et bien réel, susceptible de progresser vers des états d'être de plus en plus raffinés.

La Pure Conscience ne pratique pas activement l'acceptation, l'amour et la félicité en tant qu'antipodes du rejet, de la haine et du désespoir. Ceci ne pourrait passer pour l'acceptation totale. La Pure Conscience est pareille à un miroir qui reflète tout sans la moindre résistance. Tout est accepté sans le moindre jugement. Cela inclut la façon dont vous vous percevez en cet instant précis. Comprenez bien : cela inclut votre graisse, votre calvitie, votre colère, vos doutes, votre aliénation et votre peur, ainsi que tout ce qui est douillettement roucoulant en vous. Qu'il y ait résistance, rejet, effort ou tension est sans importance. Tout ceci est observé de manière neutre et, par là, accepté.

Étant le Soi Un, à jamais parfait et omnipénétrant, que pourrais-je accepter et que pourrais-je rejeter? Qu'est-ce qui pourrait me donner de la joie et qu'est-ce qui pourrait me faire de la peine? Étant à jamais non-affecté et non-attaché, je suis en paix dans mon insondable Soi.

L'acceptation, la claire vision de ce que vous êtes, ne résultera pas de vos efforts ni de votre recherche, mais pourrait se révéler quand s'abolissent tentatives et recherches. L'acceptation totale, l'amour et la félicité pourraient alors être reconnues comme étant déjà là. La réalisation du Soi, la reconnaissance du Soi (qui signifie simplement voir ce que vous êtes déjà en cet instant même), équivaut à l'acceptation totale. Pouvez-«vous» accepter qu'il n'y a rien à faire? Pouvez- «vous» accepter que vous n'existez pas en tant qu'entité séparée? Si cela est possible, alors qui demeure pour faire l'acceptation?

Que la pensée qui se manifeste affirme: «Ceci est accepté» ou qu'elle affirme: «Ceci n'est pas accepté », ne fait aucune différence. La Pure Conscience inclut - et par conséquent accepte - les deux.

L'ego n'est pas capable de l'acceptation totale, mais il est inclus en elle. Il espère en vain que les efforts qu'il fournit pour devenir de plus en plus «acceptant» lui permettront d'atteindre l'état exalté d'illumination, qui à son tour est supposée engendrer félicité éternelle, paix et expérience de l'amour inconditionnel. Cette récompense après laquelle court l'ego, n'est toutefois ni une expérience que l'on peut avoir ni un état dans lequel on peut être. Au contraire, l'illumination est l'évaporation de l'illusion qu'il existe un individu pour en faire l'expérience ; c'est pourquoi il est nommé «l'état sans état».

Acceptation absolue, amour inconditionnel et félicité ne sont en fait que trois autres indicateurs de plus pointant vers l'espace lumineux de la Pure Conscience. Dans cette pureté, sans qualifications ni forme, même les concepts de contemplation neutre et de ce qui est contemplé, du miroir et de son contenu disparaissent.

Nous pouvons l'appeler félicité, puisque rien ne peut la troubler. Nous pouvons l'appeler acceptation totale, puisque rien n'est rejeté par elle. Nous pouvons l'appeler amour inconditionnel, puisque tout est embrassé par elle.

Cette magnifique simplicité, ce secret ouvert à tous, cette clarté intime, est tout ce qui est. C'est vous-même vous souhaitant la bienvenue chez vous. Vous êtes ceci.


Leo Hartong - S'éveiller au rêve. Le présent d'une vie lucide - Editions Accarias L'Originel




vendredi 6 août 2010

Thich Nhat Hanh - Chacun de nous doit s'occuper de lui-même

En ce temps de vacances, se mettre à l'écoute d'une histoire ....


Il y a une histoire dans le canon Pali à propos d'un homme qui se produisait dans un cirque en compagnie de sa fille. Dans leur numéro, le père plaçait un long bâton de bambou en équilibre sur son front, et sa fille grimpait au sommet du bambou. Après leur exhibition, les gens leur donnaient de l'argent qui leur permettait d'acheter du riz et du curry.

Un jour le père dit à sa fille: « Chère fille, nous devons prendre soin l'un de l'autre. Tu dois prendre soin de ton père, et moi je dois prendre soin de toi ; ainsi nous évoluerons en toute sécurité, notre numéro est très dangereux. »

En effet, si elle venait à tomber, ni l'un ni l'autre ne serait plus en mesure de gagner leur vie. Si elle se brisait la jambe, ils n'auraient plus rien à manger. « Nous devons veiller l'un sur l'autre pour continuer à gagner notre vie. »

Sa fille était sage. Elle dit : « Père, tu devrais plutôt dire : chacun de nous doit s'occuper de lui-même, ainsi nous pourrons continuer à vivre. Parce que dans le numéro, tu t'occupes de toi, et de toi seulement ; tu dois rester très stable et très alerte ; et cela m'aide. Et quand je grimpe, je dois faire attention à moi, grimper prudemment et veiller à ce que rien ne m'arrive. Voilà ce que tu devrais dire : tu fais bien attention à toi, et je fais bien attention à moi, de cette façon, nous pourrons continuer. »

Le Bouddha était d’accord avec la jeune fille.


Thich Nhat Hanh - La paix, un art, une pratique - Editions Bayard / Centurion


samedi 31 juillet 2010

Respirer et .... sourire intérieurement ....
Avec la situation, la personne, l'émotion, la sensation présente ...

Un nouveau regard, une autre relation ...
Une porte d'initiation à l'ouverture de la joie profonde en nous
et de la confiance en la vie et à ce qui est
.

Je respire et je souris,
ainsi soit-il
...


vendredi 30 juillet 2010

Jean Klein - Accepter touche notre cœur, c’est un abandon.



En acceptant une situation nous sommes complètement libres. Accepter se manifeste dans notre être. En acceptant une situation, nous acceptons la situation dans notre totalité. Accepter ne relève pas de la pensée, je dirais que c'est au-delà de la pensée, parce que la pensée ne peut jamais accepter.

En acceptant, ce n'est pas sur la situation que nous mettons l'accent, c'est sur
l’acceptation elle même. Cela nous apporte une liberté totale, une ouverture complète. C'est seulement en acceptant une situation que nous voyons ce qu'est la situation, ce que sont les faits. L'action, alors, surgit de la situation, des faits. La décision d’agir ne passe pas par la pensée. Elle est spontanée. La volonté n'intervient pas, parce qu'en acceptant, il n'y a pas de place pour un ego, pour un «je».

N’essayez pas de sortir de la situation, parce que votre tentative ne fera que remplacer la situation. Vous êtes alors aussi enchaîné qu'auparavant. Accepter la situation est le plus immédiat que vous puissiez faire. C'est le commencement!
Et ce n’est pas une acceptation psychologique, c'est une acceptation organique. C'est une acceptation comme celle d'un scientifique qui accepte les données d'un problème à résoudre. Quand vous accepterez les faits de cette manière, vous vous trouverez hors de la situation. Vous êtes dans le sentiment d'acceptation, mais non dans ce que vous acceptez : l'objet, la situation. Accepter veut dire accueillir chaque fait, chaque perception qui vous vient. Cela signifie que vous acceptez vos réactions comme une partie intégrante des faits.

Observez alors comment «accepter» agit sur vous : comment vous sentez vous dans cette acceptation ? Est-ce que vous expérimentez une liberté ? Une ouverture ?

Et c'est bien ce que nous recherchons, cette ouverture, n'est-ce pas ? Si nous ne cherchons pas une solution en tant que telle, la solution est comme un effet secondaire de l'acceptation. Nous découvrons que c'était l'acceptation, le fait d'accueillir, que nous recherchions.

Accepter ne se passe pas dans la pensée, ce n'est pas intellectuel. Accepter entraîne l'harmonisation de la pensée. Accepter la situation harmonise la situation. La pensée, les sentiments, ainsi de suite, participent à la totalité. Quand l'accent est mis sur l'acceptation elle-même, la pensée et le corps fonctionnent de manière appropriée.
Ce qui est important c'est d'observer comment le fait d'accepter agit sur vous. Faites de cette position d'acceptation un objet d'observation. Prenez note de la façon dont vous percevez et fonctionnez quand vous êtes dans une attitude d'accueil.

Accepter est libre de volonté, accepter est absolument actif, alerte : C'est actif-passif. Accepter, c'est lorsque vous dites : «Je ne sais pas». Vous devez accepter toutes vos réactions, quelles qu'elles soient, alors la situation se déploie dans votre acceptation.

En acceptant nous sommes vides. Mais dans notre acceptation subsiste parfois une attente. Une acceptation réelle est un lâcher prise, un abandon... Une attente ? mais une attente sans attente.
Vous voyez le film mais vous n’appartenez pas au film. Ce que vous appelez votre existence appartient au film. Mais votre conscience n’appartient pas au film. Ne vous identifiez pas au film. Soyez ce que vous êtes.
Accepter touche votre cœur. C’est un abandon. Accepter la situation est au delà du temps. Cela touche la totalité de votre être, cela agit puissamment sur vous.


Jean Klein - Transmettre la lumière - Editions Le Relié Poche



lundi 26 juillet 2010

Bernard Montaud - Dans le sacré de l’ordinaire...


A la découverte du meilleur de soi même dans le sacré de l’ordinaire...

On appelle développement intérieur, épanouissement personnel ou croissance personnelle un ensemble de pratiques ayant pour finalité la découverte de soi et de son fonctionnement intérieur pour mieux vivre.

Par la présence et la conscience, s’épanouir dans les différents domaines de l’existence et réaliser son potentiel individuel. Il n’existe pas de méthode unique de développement intérieur mais elle doit comporter un dépassement de soi.

Beaucoup d’approches et de pratiques respectueuses s’attachent à cet objectif particulier. Toutes nous amènent à considérer et ne jamais oublier qu’il y a en nous des ressources profondes insoupçonnées, notre nature essentielle capable à tout moment de transformer notre vie.


Bernard Montaud - http://www. aubes.interieures.fr


samedi 24 juillet 2010

Jean Klein - Découvrir notre vraie nature

L'enseignement de Jean Klein se passait en séminaire avec des temps de pratique corporelle de yoga et des temps de questions-réponses. La semaine qui est évoquée dans cet extrait est celle de février 1989 en Californie.


Cette semaine nous sommes là pour découvrir ensemble ce que fondamentalement nous sommes, pour découvrir notre vraie nature. Et cette investigation requiert une attention vide de toute attente, de toute anticipation ; en quelque sorte, une attention innocente.

Nous ne pouvons jamais découvrir ce que nous sommes, nous pouvons seulement découvrir ce que nous ne sommes pas, parce que nous sommes, en toutes circonstances, ce que nous sommes. Et pour savoir ce que nous ne sommes pas, nous devons découvrir en quoi consiste ce que nous ne sommes pas : notre corps-pensée.

Ce matin nous sommes paisiblement assis ; c'est une méditation sans sujet pour méditer, et sans objet sur quoi méditer. C'est notre tranquillité naturelle. Plus tard dans la matinée, nous ferons l'exploration de notre corps, de ses tensions, de ses peurs, de ses inquiétudes, de son agressivité. Et nous aborderons la compréhension mentale cet après-midi.

L'enseignement repose principalement sur la compréhension, il s'agit plutôt d'être compréhension. Comprendre est le résultat d'une juste observation. C'est une observation ouverte, sans jugement, sans comparaison ni interprétation, une simple observation.

Observer, tout simplement. Nous ne pouvons l'objectiver. Nous ne pouvons la situer dans l'espace, parce qu'elle est hors du temps. Cette faculté d'observation est apparemment une fonction cérébrale naturelle, mais en réalité elle appartient à la totalité du corps. Tout ce qui se passe dans notre tête relève du temps, parce que le temps est une création de la pensée, tandis que l'observation qui émane de la totalité du corps relève, elle, de l'intemporel.

Et quand je parle de compréhension, je veux dire par là que la pensée doit avoir la juste perspective, la juste représentation géométrique de la vérité. La représentation géométrique montre avec précision que ce que nous sommes fondamentalement ne peut jamais être un objet, ne peut jamais être objectivé ni représenté. Nous ne pouvons jamais le penser.
Cela prouve les limites de la pensée. La pensée est le temps, la pensée est une fonction. Le temps est une expression de l'intemporel. Le temps doit cesser pour que puisse vivre l'intemporel.

Et quand la pensée a découvert ses limites, alors nous sommes ouverts à l'intemporel, au présent éternel. Nous ne pouvons jamais penser au présent, nous pouvons seulement être le présent. Quand nous pensons au présent, c'est déjà du passé, et quand nous essayons de penser dans le présent, la pensée ne peut trouver en cet instant-là sa concrétisation. Il se produit alors un lâcher-prise à toute représentation, et nous vivons la présence comme une identité.


Jean Klein - Transmettre la lumière - Editions Le Relié Poche -


vendredi 23 juillet 2010


photo

Marie De Hennezel - S'ouvrir au temps de l'âme...


L'enfant qui quitte le ventre de sa mère fait le deuil de la protection maternelle, mais il gagne l'enfance. L'enfant qui quitte l'enfance et, son insouciance perd l'enfance, mais il gagne l'adolescence. L'adolescent qui perd son adolescence avec son élan impétueux perd son adolescence, mais il gagne la force de l’adulte. L'adulte qui perd la force de l'adulte perd son état adulte, mais il gagne la vieillesse et son repos. Le vieillard qui meurt perd la vie, mais il est délivré de tout. Il gagne la délivrance. Délivré de tout, il n'est rien. Mais rien, il est Tout. Il est dans la vie universelle.

L'acceptation de la mort diffère de l'acceptation de la souffrance. Elle ne nous plonge pas dans la vie, mais dans le mystère de la vie. Le mystère n'est pas quelque chose que l'on cache, mais la face cachée des choses.

Ainsi, la mort est quelque chose de vivant, malgré les apparences. Si personne ne mourait, l'humanité, remplie de vieillards, ne pourrait plus survivre. On peut donc dire que la mort des êtres humains en tant qu'individus préserve la vie de l'humanité en tant qu'espèce. Ce qui est un mystère. Il y a de la vie derrière ce qui nous apparaît comme de la mort. Ce mystère nous aide à passer le cap de la mort.

Nous sentons bien que mourir est une œuvre et pas simplement un échec de la vie. Si nous n'en avions pas l'intuition, nous n'aurions pas la force de vivre ce moment et, plus encore, de vivre tout court. La vie serait totalement absurde. Ce qu'elle n'est pas. On ne naît pas pour rien. On ne grandit pas pour rien. On ne meurt pas pour rien. On naît, on grandit et on meurt pour la vie et par elle.

En ce sens, la mort ne se trouve pas là où on le pense. On meurt de vivre une vie sans mystère plus que de mourir. S'ennuyer parce que l'on vit dans une existence dépourvue de vie est plus dur que mourir. On parle bien d'un ennui «mortel». Vivre ne consiste pas à perpétuer son corps, mais à faire vivre ce qui a de l'âme. Qu'est-ce que le monde qui est le nôtre fait de l'âme?

Vieillir, mûrir, c'est s'ouvrir au temps de l'âme. Quand le corps est moins vigoureux, quand il répond moins à nos désirs, il ne reste pas rien. Il reste l'âme. L'âme, c'est ce qui vit en nous. C'est ce qui vit à l'intérieur de chaque chose. C'est la vie active cachée de nous-mêmes et de ce qui nous entoure. On découvre l’âme quand on s’arrête et que l’on écoute. Alors dans l’immobile et le silence, on entend monter la musique de la vie.

Qui adhère à la vie voit la vie adhérer à lui en retour. Chacun est alors porté par elle. Et parvient à passer le cap de la vieillesse en faisant le geste du «oui» qui est le geste même qui aide à dépasser la souffrance et à se libérer de son esclavage. Car dire « oui » à la vie c’est se dire « oui » à soi même.

"Le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand.
Le vieillard qui revient vers la source première,
entre aux jours éternels et sorts des jours changeants.
Et l’on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens,
mais dans l’œil du vieillard on voit de la lumière."
Victor Hugo



Marie de Hennezel et Bertrand Vergely - Une vie pour se mettre au monde - Editions Carnetsnord


lundi 19 juillet 2010

Videz-vous de tout.

Laisser le mental s'immobiliser.
Alors les milles choses émergent et disparaissent
d'elles-mêmes pendant que l'Etre observe.
Elles évoluent et arrivent à maturité
pour ensuite retourner à la source.

Et revenir à la source
c'est retrouver l'immobilité
qui est le propre de la nature...


Lao-Tseu, Dao de Jing

samedi 10 juillet 2010

Jean Klein - L'écoute dans son état naturel




L'écoute n'est pas une fonction ; elle n'est pas une activité, elle n'est dirigée ni vers le dehors, ni vers le dedans. Elle est intemporelle, et pour parvenir à cette écoute intemporelle, la seule chose dont vous ayez à prendre conscience, ce sont les moments où vous n'écoutez pas ; c'est suffisant.

Quand vous observez que vous n’écoutez pas, revenez à la perception globale, ramenez ce qui est perçu à la perception ; vous êtes alors dans l’écoute intemporelle.
Quand cette écoute perdure, elle se déploie et atteint à la tranquillité. Lorsque ce que vous avez compris sur un plan intellectuel est complètement résorbé dans l'écoute, quand il n'y a plus de représentation, c'est alors seulement qu'il y a tranquillité. Et ce que vous écoutez se rapporte à l'écoute, a son berceau dans l'écoute, dans la tranquillité. Dans l'écoute et la tranquillité, il n'y a personne pour être tranquille, et cette tranquillité ne renvoie à aucun objet ; elle est absolument sans objet ; c'est notre vraie nature ; c'est notre totalité.

Quand il y a écoute dans son état naturel, dans son état d'innocence, cette écoute se confond avec l’être ; cela ne se passe pas dans une relation sujet/objet. Vous ne pouvez la localiser, vous ne pouvez la représenter, vous ne pouvez ni la percevoir, ni la penser parce qu’il n’y a personne pour la percevoir et personne pour le penser ; il n'y a rien à percevoir et rien à penser.

L'écoute dont nous parlons ne se réfère pas à la fonction spécifique de l'ouïe, elle renvoie à notre totalité, c'est une écoute globale, une ouverture et une réceptivité totales. Votre vraie nature est seulement cette écoute, cette réceptivité, indépendantes de toute localisation.

Dans l'écoute globale, il n'y a aucune place pour une entité indépendante, il n'y a personne pour écouter, il y a seulement écoute. Tout ce qui vous entoure se rapporte à cette écoute ; il y a occasionnellement écoute de quelque chose, mais quand il n'y a rien à écouter il y a uniquement écoute, uniquement l'être.

Votre vraie nature se trouve dans un état total de «Je ne sais pas», de non-connaissance. La vraie connaissance se trouve seulement dans la non-connaissance. Quand vous demeurez dans la connaissance sur un plan intellectuel, il y a encore conflit ; la connaissance doit complètement se dissoudre dans la non-connaissance ; c'est alors dans la non-connaissance que vous connaissez véritablement.

Aussi longtemps que vous rapportez votre connaissance à une possible connaissance, il y a confusion. Toute connaissance possible doit complètement se résorber dans la non-connaissance. Avec le savoir, vous demeurez dans la pensée ; dans la non-connaissance, vous percevez votre globalité.

C'est seulement dans la non connaissance qu'il y a joie. Aussi devez-vous comprendre très clairement que lorsque vous dites : «Je sais», en réalité vous ne savez pas. Vous avez réduit le connu à une simple pensée, à une représentation. Etre réellement connaissance ne se produit que lorsque toute représentation s'est totalement dissoute dans la non-connaissance ; c'est seulement dans cette non-connaissance qu'il y a connaissance .


Jean Klein - Transmettre la lumière - Editions Le Relié Poche -




samedi 3 juillet 2010

Regarder dans la brume matinale
les souvenirs éclatant comme les bulles imprévisibles
de la moiteur du néant.

Regarder dans la brume matinale
les désirs, tensions douloureuses du projet à atteindre,
de la vie à construire.

Et percevoir, parfois,
dans le reflet du fleuve sacré l'être inaliénable du présent.



vendredi 2 juillet 2010

Paul Montangerand - L’autre est celui qui m’ouvre à une dimension nouvelle...



... Seule la sortie du fusionnel permet, par différenciation, l’élaboration d’une alchimie intérieure, où chacun des partenaires devient humain en s’ouvrant à l’infini de l’autre. Le chemin de chacun et vers lui-même passe par sa relation à un autre (principe de l'altérité).

C’est par la femme que l’homme peut découvrir son intériorité, comme c’est par l’homme que la femme découvre ce qu’il y a de plus caché en elle. Médiatrice de l’homme, la femme peut lui dévoiler son être dans son entièreté, comme l’homme est médiateur pour la femme. La relation est fondamentale, elle est fondatrice des êtres en présence. La conscience ne peut être conscience de soi que dans la mesure de sa reconnaissance par un autre.

En cette dialectique se joue un moment décisif du devenir humain. La rencontre n’est pas l’expérience de la complémentarité, mais ouverture en chacun d’une dimension «autre» de l’humain ; l’homme découvre alors son anima, et la femme son animus qui jusqu’alors étaient indifférenciés. L’autre est celui qui m’ouvre à une dimension nouvelle.
Il n’est de rencontre authentique que celle passant par la reconnaissance et l’acceptation d’une double différence : celle de l’autre, et celle de mon intériorité, dans un même mouvement vers l’infini du Tout Autre...

... La paix intérieure ne peut être atteinte que lorsque le pouvoir de l’Amour a remplacé l’amour du pouvoir. Celui qui est grand est celui qui connaît ses faiblesses, et qui humblement les convertit en puissance de transformation. C'est-à-dire que ses faiblesses sont l’occasion d’une évolution vers une plus large prise de conscience. La voie consiste à prendre appui sur les expériences et les exigences de notre vécu quotidien, afin de nous hisser vers un autre niveau d’être…

Nous ne pouvons atteindre la paix intérieure qu’en acceptant que notre guide suprême soit l’unité dans la multitude et la multitude dans l’unité. Cela est l’œuvre d’Eros conduisant à Agapè, où l’important n’est pas d’être aimé, mais d’aimer gratuitement, sans aucune attente.
La paix intérieure s’instaure lorsque nous réalisons cette vérité suprême : l’Amour est révélation de la Vie.


Paul Montangerand - La voix du cœur, chemin du thérapeute - Editions Imprimerie du Pré Battoir



samedi 26 juin 2010

Eric Baret - Vivre la médiocrité qui révèle l'ultime en nous



Se familiariser avec cette disponibilité aux instants de la vie. Je n'ai pas besoin de changer quoi que ce soit en moi : mes peurs, mon arrogance, mes prétentions, mes limites, tout cela m'est nécessaire pour pressentir le sans-limite.

Tout change, mais aucun changement autre que celui qui apparaît dans l'instant n'est nécessaire. Toutes les énergies qui étaient utilisées pour créer, pour s'approprier, vont aller s'asseoir dans cette disponibilité. Là, il y aura création véritable. Cette création est célébration : une création qui rend grâce, pas une création qui affirme.

La spiritualité est un concept. Ce que les gens projettent dans la prétendue spiritualité, à six ans ils le projetaient dans leur équipe de scouts, à dix dans leur équipe de foot, à vingt dans la politique et à trente dans le mariage ...
Ce manque que l'on a essayé de combler par une poupée, un train électrique, une bonne note à l'école, une carrière, un enfant, on le projette ensuite dans la spiritualité. C'est le pot-pourri de toutes nos peurs. Chacun, selon la forme de ses anxiétés, se trouve attiré par un certain type de spiritualité. Quand c'est présent, il faut le respecter ; mais ce n'est rien d'autre que la peur.

La vraie spiritualité est un remerciement. Maître Eckhart fait une différence entre la vraie prière, prière du cœur, célébration de l'accomplissement divin, et la prière qui vient du manque, qui essaie de demander une rectification. Cette dernière n'est pas une prière, mais une forme d'abcès.

La vraie prière est remerciement. La vraie spiritualité est un non-dynamisme qui s'incarne dans une disponibilité de chaque instant. Quand le cancer, la maladie, la naissance, la violence, l'émotion vient, être disponible : là se trouve la profondeur.

Les scouts, la politique, la spiritualité, l'enfant, l'équipe de rugby ont leur place, sinon cela n'existerait pas. Vouloir se libérer de tous ses problèmes pour devenir spirituel, pour devenir «éveillé», aussi. Ces règles, ces références, ces savoirs sont issus de la peur.
Vient un moment où vous n'avez plus besoin de vous chercher dans les différents courants de la vie. C'est vous qui éclairez la spiritualité, non l'inverse. C'est votre clarté qui vous fait comprendre profondément ce qu'est la politique, la paternité, la violence, la maladie, le bouddhisme, l'islam. Votre clarté éclaire tout cela.

Et, là, il n 'y a plus de mot, plus de direction, de savoir, d'école, de ligne, d'enseignement et, surtout, plus de personne spirituelle. Seule reste une non-séparation.

Comprendre qu'il n'y a rien à comprendre, rien à acquérir. Je n'ai pas besoin d'inventer des outils pour faire face à la vie, de créer des moyens de défense ou d'appropriation pour faire face aux situations.

Regarder honnêtement ce qui est là, ce qui éveille en moi la peur, l'anxiété, la prétention, la défense. Clairement, accepter mes prétentions, mes limites. Ces limites vont refléter la non-limite.

Il faut vivre la médiocrité : elle révèle l'ultime en nous. Quand je refuse la médiocrité, quand j'imagine, que je projette un supérieur ou un inférieur, des choses spirituelles qui devraient me libérer de la vie quotidienne, là, je suis dans un imaginaire. C'est une forme de psychose. La médiocrité est l'essentiel-la médiocrité selon mes concepts.

Fonctionner journellement : manger, dormir, aimer, voir, sentir, regarder. Laisser toutes les émotions vivre en nous. Rien à défendre, à affirmer, à savoir. Je n'ai besoin de rien pour pressentir ce qui est primordial. Inutile de changer quoi que ce soit en moi.

Certaines découvertes sont à faire et à oublier dans l'instant. Et pour la personne, c'est la terreur, car l'ego a besoin de s'approprier des qualifications : être spirituel, méditer, se libérer.


Eric Baret - De l'abadon - Editions Les deux océans




samedi 12 juin 2010

Thich Nath Tanh - Regarder profondément la pluie et voir que le nuage est toujours là



Je suis une personne libre, libre d'aller et de venir
Libérée des idées d'être et de non être.

Marcher sans me presser...

Montante ou descendante la lune est toujours la lune.
Le vent poursuit son voyage. Sentir le gout du souffle sur mon visage.
Il apporte la pluie pour nourrir le nuage proche.

Des gouttes de soleil tombe de très haut sur la terre.
Et le giron de la terre touche la voute limpide du ciel.

Thich Nath Tanh



dimanche 6 juin 2010

Thich Nhat Hanh - Allumer la lampe de la vigilance




Pendant la méditation assise, une fois que nous avons fermé les portes et les fenêtres sensorielles, les formations internes enfouies en nous se révèlent parfois sous formes d'images, de sensations ou de pensées.
Nous pouvons remarquer un sentiment d'angoisse, de peur ou un désagrément dont nous ne pouvons cerner la cause. Nous allumons alors la lampe de vigilance et nous préparons à voir cette image, ce sentiment ou cette pensée dans toute sa complexité. Quand ça commence à apparaître, ça peut devenir plus fort et plus intense. On peut trouver ça si fort que cela nous dérobe paix, joie et bien-être.
Nous n'avons alors peut-être plus envie d'entrer en contact avec ça. Nous avons peut-être envie de méditer sur autre chose ou d'arrêter carrément de méditer ; nous pouvons avoir envie de dormir ou de méditer à un autre moment.
En psychologie, on appelle ça la résistance. Nous avons peur de faire émerger à notre conscience les sentiments de douleur enfouis en nous parce que ceux-ci vont nous faire souffrir. Mais si nous pratiquons la respiration et le sourire depuis quelque temps, nous avons développé cette capacité à rester assis tranquille et à simplement observer nos peurs. Tout en restant connecté à notre respiration et en continuant à sourire, nous pouvons dire alors: « Salut, la peur! Te voilà encore. »

Il y a des gens qui pratiquent la méditation assise plusieurs heures par jour et qui ne font jamais vraiment face à leurs sentiments. Certains d'entre eux disent que les sentiments ne sont pas importants - et préfèrent porter leur attention sur des sujets métaphysiques. Je ne dis pas que ces autres sujets n'ont pas d'importance. Mais s'ils sont considérés sans relation avec nos problèmes réels, notre méditation n'aura pas vraiment de valeur ni d'utilité.

C'est un processus similaire à la psychothérapie. Au côté de son patient, un thérapeute cherche la nature de la souffrance. Souvent, le thérapeute peut révéler les causes d'une souffrance. Celle-ci provient de la façon dont le patient regarde les choses, des croyances qu'il a sur lui-même, sur sa culture et sur le monde en général. Le thérapeute examine ces points de vue et ces croyances avec le patient. Ce travail commun aboutit alors à libérer le patient de la prison dans laquelle il est enfermé. Mais les efforts du patient sont cruciaux. Un thérapeute doit savoir éveiller le thérapeute qui sommeille chez son patient.

Le thérapeute ne traite pas le patient en lui offrant un ensemble de nouvelles croyances. Il essaie de l'aider à voir quelles idées et croyances l'ont amené à souffrir ainsi. Beaucoup de patients veulent se débarrasser de leurs émotions douloureuses, mais ils ne veulent pas abandonner leurs croyances et points de vue qui sont les racines mêmes de leurs souffrances. Thérapeute et patient doivent alors travailler ensemble pour que le patient voie les choses telles qu'elles sont.

C'est la même chose quand on utilise la vigilance pour transformer nos sentiments. Après avoir identifié le sentiment, nous être unis à lui, l'avoir calmé et l'avoir lâché, on peut regarder plus profondément les causes, qui sont souvent basées sur des perceptions erronées. Dès que nous comprenons les causes et la nature de nos sentiments, ceux ci commencent à se transformer d’eux-mêmes.

En pratiquant la respiration en pleine conscience, nous pouvons retrouver l'accès à certains de ces nœuds en nous. Quand nous sommes conscients des images, des comportements, des pensées, des paroles et des comportements en nous, nous pouvons nous poser des questions comme: « Pourquoi ne me suis-je pas senti bien quand je l'ai entendu dire ça ? Pourquoi lui ai-je dit ça ? Pourquoi est-ce que je pense toujours à ma mère quand je vois cette femme? Pourquoi n'ai-je pas aimé ce personnage dans ce film? Qui ai-je haï dans le passé - et à qui il ressemblait? » .
Une telle observation méticuleuse peut faire peu à peu remonter à la conscience les formations internes enfouies en nous.


Thich Nhat Hanh - La sérénité de l'instant - Editions J'ai lu


Qu'est ce qui se passe en moi quand je ne fais rien ?
Qu'est ce qui se passe pour moi en ce moment ?

L'expérience de la méditation contient le possible des réponses.
La méditation est cette voie de l'exploration intérieure
de l'expérience de la présence à soi.

Il est des temps de vie où la pratique
prend le pas sur la réflexion, la lecture, l'écriture...

Tout en restant aussi en lien avec ce blog.
Christiane




lundi 24 mai 2010

Thierry Janssen - Avec humilité, avec humanité...



Trois ans déjà que Christiane Singer nous quittait au terme d'un long voyage dont elle laissait quelques derniers fragments dans un murmure apaisé. Trois années durant lesquelles de nombreuses personnes m'ont confié leur chagrin et leur incompréhension face à ce qu'elles considéraient comme une injustice, un illogisme. Car, s'interrogeaient-elles, comment une femme «aussi évoluée» que Christiane Singer pouvait-elle «avoir attrapé un cancer» ? Comment une personne ayant développé autant de lucidité à propos d'elle-même et des autres avait-elle pu tomber malade?

La question me fut posée à l'issue de presque toutes les conférences que j'ai prononcées depuis le départ de notre amie. S'interroger de la sorte suppose que l'on considère les maladies et le cancer en particulier comme la conséquence d'un manque de conscience, d'un aveuglement ou d'une incapacité à vivre «éveillé». Cela laisse penser que nos maux sont provoqués par nos inhibitions, par nos refoulements et par nos conflits émotionnels, psychologiques ou peut-être même spirituels. Il n'est pas étonnant, dès lors, que certaines personnes puissent croire qu'un travail de développement personnel, une démarche psychologique ou un engagement spirituel protègent du mauvais sort. A condition toutefois, disent-elles, d'avoir suffisamment travaillé et d'avoir atteint un état «aussi évolué» que celui auquel serait parvenue Christiane Singer.


Certes, la qualité de nos pensées et de nos émotions influe sur notre santé. Cependant, les déséquilibres qui conduisent à la maladie ne sont pas tous d'origine psychique. A l'image de la vie dont elle est une manifestation, la maladie est un phénomène éminemment complexe. Elle est rarement le fait d'une seule cause, fùt-elle psychologique ou émotionnelle. Elle est, le plus souvent, le résultat d'un ensemble de facteurs qui, séparément, ne sont pas toujours pathogènes mais, en synergie, finissent par créer la fragilité et le déséquilibre.


La maladie est avant tout un phénomène multifactoriel, une tentative de la vie de rétablir une harmonie dans une situation perturbée. Une tentative qui, parfois, conduit à la mort.

Certaines personnes qui m'entretenaient à propos de Christiane Singer s'étonnaient de plus que celle-ci ne soit pas parvenue à se guérir. Elle qui était «si lumineuse» ! Hélas, la guérison est, elle aussi, un phénomène complexe, faisant intervenir de nombreux éléments au rang desquels il ne faut certainement pas sous-estimer les forces de la pensée. Néanmoins, les processus matériels ont leur propre logique. Le temps et l'espace ont leurs propres contingences.


La maladie nous rappelle à l'humilité, à l'humus dont nous sommes nés. Elle nous confronte à notre humanité. Face au chaos qu'elle provoque dans nos existences, il peut être ainsi tentant de se rassurer à l'aide d'une pensée magique. Croire que notre évolution de conscience est un gage de bonne santé, penser que notre développement personnel et spirituel garantit notre guérison: l'illusion de la toute-puissance n'est pas loin. Car, même si cela peut être vrai (en partie du moins), que savons-nous réellement de ceux que nous admirons comme des modèles de développement personnel ou d'évolution spirituelle?


Que savons-nous des zones d'ombre qui, peut-être, abritent certaines causes à l'origine de leurs souffrances? Découvrir que nos modèles de vie - ces guides qui nous paraissent avoir acquis une meilleure compréhension de l'esprit des choses et des êtres - sont vulnérables nous renvoie à notre propre fragilité. L’accepter est peut-être le secret d'une conscience véritablement éveillée. C'est peut-être cela, qu'au travers de son long voyage et de ses livres, Christiane Singer a essayé de nous dire. Avec humilité, avec humanité.



Thierry Janssen - Chronique du Magazine Réel


samedi 8 mai 2010

Marc de Smedt - Réveiller l'enthousiasme dans les coeurs



Notre société est traversée de tourbillons qui sont ceux du temps : la contestation sociale s'y mêle à l'inquiétude, la résignation au manque d'espoir, les calculs politiciens aux attentes déçues. Une certaine sinistrose habite ce vieux pays fatigué qui est pourtant une des régions de cocagne du monde, un lieu favorisé par sa situation et ses ressources naturelles.


On parle pourtant trop peu d'un courant puissant qui traverse toutes les couches de la société française et européenne et que je définirais comme une révolution silencieuse : celle-ci se compose de toutes ces personnes qui décident de ne pas se laisser avoir par le marasme ambiant ni par la dépression globale et individuelle, et qui font l'effort de se prendre en charge intérieurement pour au moins évoluer dans leur être propre, éclaircir leur conscience, se rendre capable d'actions justes afin d'essayer de vivre en harmonie avec soi-même et avec autrui.

Ces personnes-là apprennent à fabriquer du sens dans leur vie, à collectionner des moments heureux, à réveiller l'enthousiasme dans les cœurs et l'énergie vitale dans leur corps, bref à être bienfaisants au sens large, et pour eux-mêmes et pour autrui.

Cette révolution, sans bruit mais pas sans paroles ni actes, prend diverses formes et se banalise à petits pas : voir l'intérêt pour le bio et les médecines douces, le nombre de cours de yoga et de «gymnosophies» diverses pour comprendre qu'il se passe quelque chose de fort et qu'un besoin s'exprime là, comme si la sagesse inhérente à chaque être humain partait en quête d'elle-même.

Lassés de ce que la société propose en termes de santé, de mieux-être, de divertissement et surtout de prise en charge des problèmes personnels, à quoi s'ajoute une impression généralisée que tout va de travers, des gens de plus en plus nombreux prennent leur destin en main et partent en quête de sens.


Marc de Smedt - Extraits de l'Editorial du magazine Nouvelles Clefs


samedi 1 mai 2010

Michel Random - L'art de nouer le ciel et la terre...



Qu'est-ce que l'accord de la vie sinon l'alliance de l'être et du non-être? Nous disons que nous allons de la forme à la non-forme c'est-à-dire au vide, tout en nous rendant bien compte qu'il est presque impossible de concevoir un vide qui que soit pas une forme. De même nous sommes dans le temps et l'espace et pourtant nous concevons qu'il existe un point stable, c'est-à-dire un présent permanent.
Autrement dit toute approche de la connaissance est un paradoxe permanent, l'investigation du champ des Possibles par l'idée, l'imaginaire ou le mouvement. Et quoi que nous fassions il est évident que nous ne serons jamais que les danseurs éternels de cet être et de ce non-être, et que faute de pouvoir le dire, le vivre ou l'exprimer nous allons néanmoins tenter ce prodigieux voyage qui, au-delà des fascinations intérieures, conduit à ce qui est, nous accorde au rythme, au souffle, à l'esprit universel, laissant en quelque sorte chanter et danser l'espace, le temps, le mouvement. Alors se dessine la perception d'une autre dimension que nous pourrions nommer l'ivresse de la non-séparation.

C'est ainsi que, par cette fusion créatrice, l'homme est sans cesse dans le devenir, dans le monde de l'étonnement, dans le voyage de ces consciences éveillées qui tout à coup savent ce qu'elles croyaient ne pas savoir. II y a là un prodigieux apprentissage, une fête de l'esprit, une liberté dans la liberté. II y a là le bonheur de découvrir la grâce éternelle du vivant qui est «amour» au sens où les dualités, les peurs et les oppositions s'effacent.
Nous parlons toujours de l'œuvre à faire, en oubliant que nous sommes nous-mêmes le «GrandŒuvre», que la transmutation alchimique de nos énergies, de nos facultés et de nos pensées est le but même du vivant en action en nous. Tant et si bien qu'on peut dire que la mort est l'opposition consciente ou non au rythme universel qui en nous désire l'éclairement, l'apparition de ce soleil d'or qu'est notre conscience éveillée au sens où elle est libre de toutes angoisses, au sens où elle chante par toutes les formes de l'être l'incessante ivresse du vivant.

Nous avons ancré dans notre esprit l'éternelle litanie des termes contraires : le haut et le bas, le bien et le mal, le conscient et l'inconscient, etc.
Or si la connaissance n'est pas fusion nous ne pouvons rien faire, nous resterons à jamais dans la loi de la causalité, de l'accident, donc de la souffrance. C'est un vieux manichéisme occidental qui nous dit que la souffrance est nécessaire au salut. La souffrance existe comme résultat et conséquence de ce qui est séparé et divisé en nous, des idées que nous nous faisons sur l'ombre et la lumière. Mais la souffrance elle-même est effacée, quand la danse de ce qui est apparaît, quand le «corps de lumière» comme diraient les maîtres soufis, se manifeste comme un corps-conscience, c'est-à-dire une conscience ouverte, sans limite, et qui sait intuitivement ce qui ne peut se concevoir.

Alors est effectivement réalisé ce «corps d'or» c'est-à-dire ce corps où toutes les énergies se sont accordées, et où il n'existe plus ni ciel ni terre, ni haut ni bas, mais la danse et la manifestation indéfinie et incessante de l'être et du non-être.


Michel Random - Préface du livre de G. Brunon. Editions Savoir Etre


samedi 24 avril 2010



La montagne descend jusqu'aux eaux dansantes,
mais sa tête est cachée dans un nuage sombre.

Sur le tronc d'un pin mort
une fleur délicate a poussé.

La substance de mon amour est la Vie,
dans ses sentiers il n'y a pas de mort.

J. Krishnamurti


lundi 12 avril 2010

Boire le silence
dans la coupe de notre cœur
nous ramène
à notre source d'être,
riche d'une connaissance spontanée
jaillissant de l'inattendu...



mardi 6 avril 2010


Etre pleinement vivant quelles que soient les circonstances...

L'invitation à vivre comme un individu
authentiquement autonome et libéré de l'emprise de la peur.

La maîtrise de soi véritable,
cette capacité à rester pleinement présent,
quoi que la vie nous apporte,
parce que nous avons confiance en qui nous sommes.

Richard Moss


vendredi 2 avril 2010

John Welwood - Les paradoxes de la relation ...



.... Le chemin consistant à travailler sur les polarités et les contradictions de l'être humain - « la voie du milieu» selon la terminologie bouddhiste classique - implique de ne pas s'identifier à quoi que ce soit : ni au plaisir ni à la douleur, ni au fait d'être séparés ou ensemble, ni à l'attachement ni au détachement.
La voie du milieu n’est pas une sorte de base médiane terne. Elle exige davantage que nous soyons à chaque instant agi1es et éveillés, afin de ne pas nous rigidifier dans quelque position ce soit, aussi justifiée qu'elle puisse nous paraître.
Le fait de ne pas nous figer dans une attitude préserve notre sensibilité vis-à-vis de ce qui est nécessaire à chaque instant, de sorte que la danse de la relation intime peut continuer d'évoluer de manière fluide. Quand deux personnes sont trop investies dans leurs positions (par exemple: «J'ai besoin d'être plus proche» contre «J'ai besoin de plus d'espace»), elles deviennent polarisées et la danse se fige dans un grincement.

La voie du milieu ne consiste pas à soupeser une chose par rapport à une autre pour que les plateaux de la balance soient au même niveau. Il s'agit d'un processus beaucoup plus dynamique et immédiat, qui implique de devenir conscients de la façon dont nous perdons notre équilibre. Quand nous perdons notre assise, cette perte même d'équilibre nous éveille ; et en nous éveillant, nous retrouvons notre assise.
Retrouver notre assise signifie revenir au présent, abandonner l'identification avec telle ou telle position et porter un regard neuf sur ce qui se passe et sur ce que requiert la situation à l'instant même.

Non pas que nous ne devions jamais prendre position ; en fait à l'instant même, la situation peut exiger de moi que je défende ce qui est important pour moi, que je me batte même" pour cela," si nécessaire. Mais demain, les circonstances peuvent m’amener à abandonner cette position, à capituler et à laisser le besoin de mon ou ma partenaire avoir la préséance sur les miens .

Le paradoxe de la relation est qu'elle nous invite à être pleinement nous-même, à exprimer sans hésitation qui nous sommes, à prendre position sur cette terre et, en même temps, à abandonner des positions fixes et les attachements que nous leur portons.
Le non-attachement dans la relation ne signifie pas que nous ne devons pas avoir de besoins ni qu'il ne faut pas leur prêter attention. Si nous ignorons ou négligeons nos besoins, nous nous coupons d'une partie de nous-mêmes et avons, par là même, moins à offrir de nous-mêmes à notre partenaire.
Le non-attachement, au sens le plus élevé, signifie ne pas être identifiés à nos besoins, à ce que nous aimons ou pas. Nous reconnaissons certains besoins et, cependant, nous sommes également reliés à notre être plus vaste, là où ces besoins n'ont pas d'emprise sur nous. Nous pouvons alors soit revendiquer notre désir soit l'abandonner, en fonction des données de l'instant.


John Welwood - Pour une Psychologie de l'Eveil - Editions La Table Ronde



mercredi 31 mars 2010



L'instant présent et l'observateur ne font pas deux.
Je ne suis pas dans l'instant.
Je suis ce par quoi l'instant est.
Le présent n'est présent que par la Présence.
L'instant présent ne trouve son unique fondement qu'en Soi.
L'investigation "Qui suis-je ?" ne dévoile rien de plus
que le cœur vivant d'un éternel présent.
En somme, il ne s'agit pas tant de vivre l'instant présent que de lui rendre Vie.


Texte publié sur Internet


dimanche 28 mars 2010

seeing the future (in a glazen ball) par Flexart